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À l’occasion du dixième anniversaire de la Maison Trafalgar, les membres de notre équipe et nos fidèles partenaires prennent la plume pour nous adresser des mots doux. L’arroseur est arrosé : merci de votre talent et de votre fidélité.
« Chère Marion, chère Bérengère, chers partenaires, chers amis,
Chère Maison,
Je pousse encore ta porte, elle s'ouvre encore devant moi ; nous faisons alors barrage pour que ne s'envolent, dans un courant d'air, les feuillets nombreux qui sont ton sol, tes murs, ton toit, ton âme, et qui font écho pour moi au premier courrier que je t'ai fait parvenir, spontanément, avec l'espoir de pouvoir, un jour, collaborer avec toi.
C'était il y a quatre ans. Je t'admirais comme on admire les objets rares, inattendus, ceux qui détonnent et par là-même créent, dans leur environnement, un contraste tel qu'il relève de la plus pure esthétique. Irrépressible envie d'y être, instinctif besoin d'en être – de te rejoindre.
Tu n'étais pas, tu ne seras jamais un simple refuge pour littéraires. Car, loin de les protéger d'un monde sans mots, tu réenchantes celui-ci par ceux qu'ils tracent et qu'ils offrent, cent fois pensés, soupesés, vérifiés, à ces presque intimes que sont tes clients. Tu ferais pousser le Verbe partout, même là où le Verbe est, depuis longtemps, jauni.
Tu n'as pas rompu, et ne rompras pas, parce que tu sais donner à tous et à chacun, à ceux qui t'habitent comme à ceux qui te sollicitent, l'attention particulière que chacun mérite, et que tous désirent. Aucun sujet n'est pour toi indigne ; nul métier qui pour toi soit sot ; nulle entreprise que tu ne saches faire parler, à qui tu ne saches offrir tes oreilles, ton regard et tes mots. Ta prose illustre la souplesse du roseau.
Chère Marion, chère Bérengère ; quelle fierté pour moi d'avoir pu participer un temps, auprès de vous deux et à ma bien modeste mesure, à déployer les voiles toujours plus vastes d'un Trafalgar victorieux : j'avais pour moi la rhétorique, l'art du discours, celui de dire, que tu as faits tiens – et pour lesquels, fidèle entre les fidèles, tu continues de me solliciter. Quel bonheur de voir réunis sous les mêmes tuiles la parole et l'écrit, parfois disjoints pour d'obscures raisons, ici éternellement époux, pour le meilleur et pour l'épure.
Vos clients vous diraient mieux que moi ce qu'ils vous doivent ; mais, parce que j'ai parfois l'honneur d'être celui qui me rends chez eux et qui leur offre mon accompagnement, indiscrète petite souris, j'entends moi aussi leur reconnaissance, et celle-ci me rend fier.
Entre tes murs, je retrouve mes amis Portraitistes ; leur imagination gourmande, leur soif de comprendre, leur loyauté sans faille, leur rigueur sans pareille. Nos rires et nos connivences sont toujours à leur place, comme le sont les meubles d'une Maison habilement et élégamment pensée. Hors les murs, j'emporte avec moi ton pavillon, et j'essaie toujours de m'en montrer digne. Un pied dedans, un pied dehors : non comme on hésite, mais au contraire, grâce à la certitude, en partant, de revenir, et en revenant, de puiser en toi l'envie de te faire connaître toujours mieux et au plus grand nombre.
Puissent ces quelques mots participer à cet effort, qui n'en est pas un. Je te souhaite, chère Maison, un très bel anniversaire. »
Virgile, notre expert en art oratoire depuis 5 ans.